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Depuis le Moyen Âge, de nombreuses foires attiraient à Orval et Saint-Amand des populations nombreuses, venant de la Marche, du Nivernais, du Limousin, du Bourbonnais, du Berry et de l'Auvergne pour le négoce et le trafic des bestiaux qui y était alors très important. Après le sac d'Orval par les Anglais en 1412, le connétable fixe à la Chaume-Billeron, lieu dépendant de cette seigneurie, le nouveau champ de foire. Au XVème siècle, les marchands fréquentant ce lieu demandent instamment la création de halles, ce qui permet de supposer qu'elle se tenaient auparavant en plein air. |
Au XVIIème siècle, un bourgeois de Saint-Amand donne du champ de foire de la Chaume-Billeron une description fort intéressante : « Il existait à la Chaume-Billeron une très grande halle avec trois rangs de boutiques, dans laquelle, le jour des foires ordinaires, se mettaient les petits mercerets est les marchands de la ville, et les jours de la foire d'Orval d'assez gros marchands. Près de cette halle se trouvait un grand bâtiment où se vendait le blé les jours de foire ». La halle dont il est ici question appartient en fait au seigneur ; elle a été aliénée vers 1810 et transformée en granges et habitations. Près de cette halle aux marchands s'établit au XVIIIème siècle un manège, lié au casernement des troupes, alors omniprésentes à Saint-Amand. En 1764, le duc de Choiseul alors ministre appuie d'ailleurs le projet du duc de Béthune-Charost, maître de camp du Régiment de Cavalerie du Roy, d'implanter à Saint-Amand un manège pour dresser les chevaux d'un escadron de ce régiment stationné dans la ville. Très remanié, le bâtiment est toujours visible aujourd'hui face à l'ancien couvent des Capucins. La seigneurie d'Orval et de Saint-Amand-sous-Montrond accueillait pas moins de sept grandes foires par an, la plus importante étant celle dite d'Orval, au mois d'octobre. A la Révolution, on décide d'abandonner le champ de foire de la Chaume-Billeron et les foires se tiennent désormais dans la ville de Saint-Amand, notamment sur l'emplacement de l'ancien cimetière (actuelle place Carrée). Mais devant les dangers évidents que représentent des foires établies au centre même de la cité, le maire ordonne en 1811 le retour de celles-ci à la Chaume-Billeron. |
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& Pour en savoir plus...
Ÿ HUGONIOT (Jean-Yves), Saint-Amand-Montrond, mémoires d'une ville, éditions du Cercle Généalogique du Haut-Berry, Bourges, 1998, pp. 209-211.
Ÿ MALLARD (Victor), Histoire des deux villes de Saint-Amand, Bourges, 1894, pp. 325-329.
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