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Si l'on en croit Mallard dans son Histoire des deux villes de Saint-Amand, l'Hôtel-Dieu est antérieur à 1371 et de fondation royale. En juin 1696, des lettres patentes de Louis XIV le mettent sous sa protection et augmentent le nombre de lits destinés aux voyageurs indigents, les autres étant réservés aux habitants de la ville. |
Jusqu'à cette époque, les ordres religieux de Notre-Dame du Mont-Carmel, de Saint-Lazare et de Jérusalem s'occupaient des malades de la région. Ils possédaient des maisons à Ainay-le-Château, Culan, Le Châtelet et Le Pondy. Il y avait également des maladreries à Charenton et Saint-Pierre-les-Etieux. Peu à peu, avec l'accroissement de la population de Saint-Amand, l'Hôtel-Dieu s'avère très vite insuffisant par son petit nombre de lits et l'absence de confort et d'hygiène. Au XVIIème siècle, des agrandissements considérables ont lieu, peut-être suite à une libéralité du prince de Condé. L'Hôtel-Dieu de Saint-Amand offre alors cinq lits d'hommes et cinq lits de femmes dans des pavillons séparés. Au XVIIIème siècle, il apparaît donc comme une institution bien établie et pourvue de ressources stables et importantes. De plus, il attire la sympathie et le concours de plusieurs notables de la ville. La création des hôpitaux généraux impose alors le rattachement à celui de Saint-Amand de tous les établissements situés entre Le Pondy, Ainay-le-Château, Culan et Le Châtelet. Sa mission va donc changer et de lieu d'hospitalité, l'Hôtel-Dieu va peu à peu devenir un lieu de soins, auquel sont attachés un médecin et un chirurgien. Trois sœurs de la Charité assurent par ailleurs le service des malades et tiennent école pour les jeunes filles de la ville. Lors des périodes de crise grave (notamment l'hiver 1709-1710), l'hôtel-Dieu fait le plein, fréquenté par des pauvres qui y trouvent souvent leur dernière consolation. Le petit cimetière de l'Hôtel-Dieu est situé non loin de la porte de la ville. De vastes jardins et chenevières jouxtent également la maison hospitalière. En 1800, les bâtiments étant devenus trop exigus, la municipalité décide de transférer l'Hôtel-Dieu dans l'ancien couvent des Capucins. A leur désaffection, les anciens locaux de l'Hôtel-Dieu seront occupés par la gendarmerie à cheval. Aujourd'hui disparu, le bâtiment n'est plus évoqué que par le nom d'une rue. |
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& Pour en savoir plus...
Ÿ BUHOT DE KERSERS (A.), Le canton de Saint-Amand - Histoire et statistique monumentale du département du Cher, éditions du Bastion, Paris, 1892, p. 130.
Ÿ HUGONIOT (Jean-Yves), Saint-Amand-Montrond, mémoires d'une ville, éditions du Cercle Généalogique du Haut-Berry, Bourges, 1998, pp. 160-163.
Ÿ MALLARD (Victor), Histoire des deux villes de Saint-Amand, Bourges, 1894, pp. 136-137.
Ÿ VILLEPELET (Jean), « Note sur l'ancien hôtel-Dieu de Saint-Amand », in Cahiers d'Archéologie et d'Histoire du Berry, n° 41, Bourges, 1975, pp. 41-44.
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